Synthèse sur le char futur

 




Voici la dernière synthèse des évolutions possibles du char dans un avenir proche. Je reprends les idées d’un certains nombre de mes articles précédents et je les combine pour présenter une solution d’avenir :


- la fin du blindage frontal. Je rappelle un constat des derniers conflits : les chars ne sont pas détruits par d’autres chars mais par des projectiles venant des flancs et du dessus. Résultat, il ne sert à rien de ne protéger que l’arc frontale mais il faut protéger le plus de surface possible.

Marc Chassillan mentionne un blindage global de 150mm qui protège contre les obus de 30 ou 40mm mais aussi contre des munitions auto-forgées et certaines charges creuses. Avec ce blindage, le char reste en dessous des 50 tonnes et se protège d’une grande partie des menaces du champ de bataille.


- la fin de la course au canon antichar pourrait sonner provisoirement le glas des canons de 130 ou de 140 mm ou les canons à plus de 50 calibres. La difficulté d’intégration et la taille des munitions rendent les premiers complexes et chers. Les seconds ont le défaut de ne donner qu’une vitesse initiale qui n’est plus nécessaire dans le cadre du combat futur. Le 105mm rayé, qui apporte précision avec les munitions pleines qui sont aussi plus petites et légères, ou le 120mm 44 calibres suffit dans les missions de combat futur d’appui feu direct et indirect. Et en cas de rencontre, ces deux canons peuvent toujours pénétrer les flancs des chars lourds ou neutraliser les moyens optiques et de transmissions.


- La notion de char de manœuvre d’ensemble différencie un char très (trop) complexe d’un char moins performant mais plus fiable et polyvalent. Je rappelle ici la qualité du M4 sur le Panthère. Le M4 est simple à produire, simple d’emploi, fiable, facile d’entretien et suffisamment polyvalent pour évoluer dans le temps. Tout l’inverse du Panthère. Aujourd’hui, les M1, Le Challenger et Léopard 2,malgré leurs grandes qualités techniques, n’ont pas permis la liberté de manœuvre, l’endurance et la polyvalence des chars russes. Ceux-ci ont vu presque chaque année une évolution être introduite dans les chaînes de production durant le conflit ukrainien.


- le char futur doit donc avoir des organes mécaniques fiables, simples, facile à produire et à réparer. Marc Chassillan parle de l’emploi de deux moteurs de SUV de 600ch comme motorisation, ce qui ouvre aussi de nouvelles possibilités pour réduire le coût du moteur tout en simplifiant les approvisionnements. On peut aussi penser à des moteurs de camion mais il est plus facile d’avoir des moteurs de 1000ch que de 1500ch.


- La tourelle télé-opérée est également la tendance du char futur. Elle apporte la protection structurelle qui permet de limiter l’exposition des équipages au feu. Les tourelles non intrusives permettent d’imaginer des solutions compactes de chars encore plus légers grâce à la capacité de « poser » la tourelle sur la partie moteur ou la zone d’équipage.


- la réduction de la taille des engins facilite la discrétion de l’engin et son empreinte logistique sur le terrain. Couplé à une forte motorisation, ce type d’engin augmente ses chances de survie dans un environnement contesté.


- un effort peu être fait aussi sur la furtivité multispectrale qui réduit la capacité des détecteurs adverses. Il y a aussi le camouflage de tout l’environnement lié au véhicule et à son soutien si l’on veut durer dans le temps.


- la dangerosité du champ de bataille et le risque élevé d’être touché dans tous les cas doivent inciter à réduire l’équipage. Celui-ci doit rester présent car il y a des fonctions pour lequelles l’IA n’est pas encore capable de produire un effet. De plus, on peut tromper un ordinateur et des capteurs, alors qu’un homme peut faire preuve de discernement et faire une correction bien plus facilement qu’un ordinateur.


- disposer d’une famille de véhicules collaborant tactiquement peut faciliter la réussite d’une mission. Il faudra un véhicule de transport de fantassins, un véhicule d’appui génie, un véhicule d’appui feu profond etc. La modularité du véhicule est un facteur à prendre en compte au plus tôt dans la conception.


Alors à quoi peut ressembler le char futur ? Je l’imagine de petite taille, fortement motorisé avec une tourelle télé-opérée. Le moteur serait à l’arrière avec au dessus la tourelle télé-opérée non intrusive avec un 105mm. L’équipage de deux hommes serait à l’avant dans une cellule protégée. Je le voudrais autour de 30 tonnes, voire moins. Il devra être un mélange de modernité et de rusticité. Rustique pour les parties mécaniques et moderne pour les moyens d’observation et la C4ISR (Command, Control, Communication, Computers, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) qui devra lui permettre d’avoir la supériorité informationnelle.

Commentaires

  1. Cela s'appellerait même l'AMX 14 ;) !

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    1. 14 étant la masse de l'engin, je dirais plus AMX 25...

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  2. Oui, bien sûr, je voulais dire que le gabarit et le canon de l'AMX 13 correspondraient encore pas trop mal aux combats d'aujourd'hui, à condition en effet d'être davantage blindé , motorisé et protégé des drones

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