La Section d'infanterie 3.0

 

Les nouvelles du champ de bataille ukrainien remontent la modernisation des tactiques russes. La principale révolution vient de l’emploi des drones. En effet, l’emploi offensif des drones était peu efficace en raison de la difficulté de coordonner l’assaut avec l’action des drones. Il faut, dans ce cas de figure, communiquer avec l’opérateur drone par une chaîne hiérarchique et radio qui augmente les délais entre demande de traitement d’un objectif et la destruction proprement dite. Le second problème est que l’opérateur ne peut se servir que d’un drone à la fois. Le nombre d’opérateurs étant limité, il n’est pas possible de submerger d’attaques drones les positions ennemies.


Les Russes viennent de modifier leur tactique en intégrant dans les sections d’assaut un opérateur drone. Chaque combattant de la section porte avec lui un drone qui est donné à l’opérateur avant l’assaut. L’opérateur agit comme une arme d’appui classique, presque à vue. Cela simplifie la désignation de l’objectif et accélère le temps de réaction. L’appui est donc plus efficace.

Ainsi, les Russes sont actuellement plus efficaces dans leurs assauts et progressent plus rapidement. Bien que l’on n’ait pas d’information précise sur les pertes ukrainiennes, il est possible d’imaginer qu’elles sont lourdes.


En prenant en compte cette évolution de la nature de l’appui feu drone des Russes, il serait possible d’imaginer une section d’infanterie française modernisée et ayant encore plus de souplesse dans un combat moderne. Si les drones d’observation se généralisent dans les sections, les drones d’attaque ne sont pas encore présents. On peut imaginer la généralisation de drones d’attaque de type FPV dans les sections. On peut même imaginer une intégration plus poussée en permettant à chaque combattant de disposer de ce type de drone kamikaze comme d’une simple grenade offensive.

Les capacités de vol en essaim des drones pourrait aussi être une alternative. Un opérateur dirigerait un essaim, puis attaquerait les positions sous les ordres des « opérateurs/voltigeurs » au contact.


Une autre évolution nécessaire est l’emploi de robots terrestres pour le transport de fardeaux divers comme les munitions, les armes d’appui ou les blessés. Accroché au Griffon, au Serval ou au VBCI, le robot viendrait accompagner les groupes à pied.

Il faudrait aussi des robots d’attaque pour ouvrir l’itinéraire à la section, porter des armes d’appui direct (canons mitrailleurs/ mortiers/ missiles), pour appuyer la section quand celle-ci attaque ou défend.

La souplesse de l’action doit permettre à chaque « opérateur/voltigeur » de disposer d’un mode unique permettant à la fois de commander un drone ou un robot. Ainsi, la section serait autonome dans son combat dans son compartiment de combat.
La notion suivante est l’intégration d’autres systèmes de combat comme un char d’appui, un hélicoptère ou un avion pour son combat. Cela nécessite des moyens de communication interopérables et durcis.

Une infanterie moderne doit compenser des effectifs limités par des capacités de combats augmentées par les multiplicateurs de puissance que sont les drones et les robots si demain elle veut dominer le champ de bataille.

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