Dans l’article intitulé « Concept de char aérolargable », j’ai exposé l’utilité d’un char léger aérolargable dans un cadre moderne et rapidement expliqué à quoi il devait rassembler.
Le choix stratégique de la France, en Europe ou dans le monde, n’a pas changé mais, au contraire, est devenu encore plus marqué que par le passé. Nous entrons dans une époque où de nouvelles puissances ne vont plus hésiter à chercher la confrontation en raison de la fragilité de l’OTAN ou de l’Union Européenne.
Comme je l’avais expliqué, les forces parachutistes peuvent, en haute intensité, accélérer la manœuvre par la vitesse de déploiement par une manœuvre sur les arrières. En cas d’offensive ENI, les forces parachutistes peuvent être projetées pour fermer l’itinéraire de pénétration. Transportable par avion comme par hélicoptère, ces forces accélèrent la vitesse de la manœuvre. Ces forces parachutistes peuvent aussi créer un surnombre rapide lors d’une offensive pour surprendre l’adversaire.
Dans le cadre d’une intervention rapide, ces forces peuvent crédibiliser la position de la France par l’envoi d’une force puissante. La part d’éléments blindés dans ces forces sont d’importance en raison des capacités qu’elles offrent. Mais pour l’instant, l’appui feu canon et antichar est pris en charge par le Jaguar. L’engin est performant mais reste lourd pour être aérolargable par avion.
Le retour de la guerre en Ukraine a démontré, comme je l’écris souvent, que la fonction du char est passée du chasseur de char à char d’appui. On l’oublie aujourd’hui, mais la moitié des forces blindées américaines en Europe en 1944 n’étaient pas endivisionnées. Le char n’est donc pas obligé de disposer d’un armement antichar.
La menace dans les conflits vient aujourd’hui des drones, mais aussi des mines et de l’artillerie. Les engins qui ont eu le plus d’efficacité et de résilience en Ukraine sont les engins disposant d’un bon rapport poids vitesse.
Ce constat mène à modifier le véhicule aérolargable que j’avais décrit initialement. La première modification est la double chenille comme le GSD LuWa. L’avantage de la formule offre la capacité de poursuivre le déplacement, même si le véhicule a explosé sur une mine.
Pour la motorisation, le choix d’un moteur hybride est imposé par le train de roulement. Le mix diesel électrique augmente l’autonomie et la discrétion de l’engin. Cela est utile dans le cadre d’une projection dans les arrières de l’ennemi.
Je garde la formule à deux membres d’équipages en tandem avec le pilote devant et le chef/tireur arrière. La formule limite la largeur du véhicule et favorise la mise en place d’un blindage latéral léger. Le véhicule est nativement numérisé pour le combat collaboratif.
Je reste sur une tourelle télé opérée non intrusive, mais qui permet l’action de l’équipage à partir de l’intérieur.
Le choix de l’armement est plus complexe. Un canon mitrailleur est une arme polyvalente en tir direct qui peut traiter beaucoup d’objectifs. Mais on ne peut pas faire de tir indirect . Le choix se porterait plus vers un canon de 90 ou 105mm.
La fin de la production du 105mm du canon F1 de l’AMX10RC et de ses munitions nous oblige à repartir de presque zéro. En effet, il existe un canon de 105mm LG1 qui pourrait servir de base. Il serait intéressant de produire des munitions de 105mm télescopique ou à douilles combustibles.
Le chargement doit être automatique avec munition en nuque de tourelle.Au combat, l’action du char léger consiste à l’appui feu direct et indirect pendant que les équipes antichar avec MMP portées par véhicules légers (quad, buggy etc) attaqueront les véhicules blindés lourds. Il faut aussi coordonner son action avec les équipes drones qui ajouteront de la précision et de la souplesse dans les actions combats.
Le char léger apportera la mobilité aux unités parachutistes lors de raids motorisés combinés. On peut imaginer un parachutage d’unités dans le dos ou sur le flanc d’un ennemi suivi d’un raid motorisé visant à prendre un objectif tactique. Cette manœuvre est difficile, voire impossible, face à une défense sol air moderne, mais peut être jouée contre des adversaires moins préparés.
En haute intensité, les forces parachutistes peuvent servir de force pompier, intervenant en cas de percée.
Le char léger aérolargable est donc une solution financièrement acceptable qui peut apporter une souplesse pour les forces aéroportées qui restent fixées par la nécessité de celles-ci à se déplacer à pied.
Bonjour, j'ai deux questions techniques pour bien comprendre votre concept, au-delà du véhicule proposé :
RépondreSupprimerD'abord, dispose-t-on d'un vecteur aérien qui pourrait parachuter cela ? (et quelle serait la quantité de blindés nécessaire pour qu'une telle force pompier soit utile ? Une brigade au minimum non ?)
Ensuite, en cas de percée, cela veut dire que le parachutage aurait lieu sur un territoire plutôt contrôlé par des forces amies ou bien envisagez-vous un parachutage derrière les lignes ennemies ? (par ailleurs, de tels parachutages sont-ils techniquement faisables sans trop de risques de pertes massives ? - hauteur du parachutage, regroupement des unités, délais de mises en oeuvres, maîtrise de l'air) Merci.
bonjour. je n'ai pas spécifié la masse de mon char mais il devrait tourner autour de 10 tonnes max. Donc en théorie, il est possible d'en transporter 3 par A400M et 1 en C130. On peut imaginer projeter en urgence un escadron en complément d'un bataillon d'infanterie "motorisé léger" (quad, buggy, fardier) parachuté en urgence du côté ami. Il est effectivement suicidaire de faire ça de l'autre côté . Au moins un bataillon parachutiste devrait pouvoir être projeter par hélicoptère (je pense par va et vient). Et naturellement, il y aurait l'action d'un régiment d'hélicoptère d'attaque pour arrêté les forces lourdes en attendant que les défenses se mettent en place.
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