Ou quand les ingénieurs français imaginaient une tourelle à armement en superstructure.
Dans les années 70, la France comme d’autres pays, observe les évolutions technologiques de part et d’autre du Mur de Berlin. Un courant de pensée cherche à alléger les équipements de leurs forces pour améliorer leurs capacités de projection par air. La France a constitué sa force de projection rapide, la FAR (Force d’Action Rapide). Elle a choisi l’ERC90 Sagaie comme cheville ouvrière de cette force au côté de l’AMX10RC.
Le problème de ces deux véhicules est qu’ils n’ont pas de protection leur permettant de résister à une attaque. Le blindage protège seulement contre les armes de petit calibre. Seul le fait de tirer le premier peut augmenter leur chance de survie.
Pourtant, pour l’ERC90, le canon de 90mm F4 offre, en théorie, une capacité élevée de perforation face aux chars d’anciennes générations que l’on rencontre massivement encore dans une grande partie du monde durant cette période. Il peut en effet tirer une munition flèche à plus de 1450m/s, ce qui lui donne de bonne capacité antichar.
Par contre, le véhicule a une très forte mobilité opérative en raison de sa capacité de projection par air et par route. Les industriels cherchent, dès lors, une solution pour rendre le véhicule moins sensible aux attaques, tout en gardant la même masse. La solution adoptée est le module de combat MARS 90-F4.
Le module de combat MARS 90-F4 pour l’armement des véhicules blindés légers de reconnaissance de classe 8 tonnes et plus consiste en un puissant canon de 90 mm dans la tourelle avec armement en superstructure, un chargeur automatique entretenu par l’équipage avec des postes de travail spacieux pour l’équipage.
Armement :
- canon GIAT CS 90 F 4 de 90 mm, charge de munitions de 21 obus et 1 200 obus pour une mitrailleuse de 7,62 mm, dont 600 prêts à tirer.
Angles de guidage HT de -8° à +30° (selon le véhicule).
Il a été installé sur différents châssis, dont les cœurs sont Lohr RPX 90, ERC 90, VBC. On pouvait monter le module sur VAB pour montrer son adaptation sur d’autres types de châssis.
Le module est arrivé au même moment que l’ERC90 dans l’armée française, mais la France ne s’est pas montré intéressée par la formule. La principale raison en est l’incapacité de l’équipage de tourelle à avoir une vue panoramique et à pouvoir dominer par la hauteur du véhicule, ce qui compte beaucoup dans les opérations en Afrique.Techniquement, le choix apportait un nouveau niveau de protection puisque l’équipage est sous le tourillon de la tourelle. La formule offre donc, en défensive, la capacité de tirer en défilement de tir tourelle, en ayant une empreinte visuelle limitée, augmentant ainsi les chances de survie du véhicule. La tourelle ne fut pas non plus acceptée par des clients étrangers, la solution paressant trop innovante.
A la fin des année 80, le Creusot sortait le MARS 15, un véhicule censé remplacer l’AMX13. Le premier modèle fut équipé de la tourelle de l’ERC90. On aurait pu imaginer une formule mixant le MARS 90 et le MARS 15.Si les forces communistes avaient traversé la frontière, les ERC90 de la FAR auraient été en première ligne. Les équipages auraient eu à affronter les chars du Pacte de Varsovie. Le canon puissant avait la possibilité de détruire un certain nombre de chars, mais la faiblesse du blindage aurait sûrement été handicapante. Bien des équipages auraient alors regretté de ne pas être dans une tourelle MARS 90.
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