VERS UN CANON CTA EN 105mm OU 120mm (20/12/2012)


 

 



Dans l’armement de char, il y a une continuité depuis le début de l’existence de cette arme. L’arme est un canon classique qui voit son calibre augmenter avec l’amélioration du blindage et de la motorisation.

Le canon actuel est une artillerie de 120 ou 125 mm à âme lisse pour utiliser la munition principale antichar, la  flèche. Ce couple armement-munition permet de traiter ce qui est considéré comme la principale menace du champ bataille, c’est-à-dire le char.

On travaille actuellement sur l’amélioration de ce couple avec un canon au calibre de 130 ou 140 mm (voire 152mm pour les Russes) et de nouvelles munitions flèches (d’une longueur de 800 à 1000mm voir de barreau détachable) qui sont prévues pour prendre en compte les nouvelles protections mises en service sur les prochaines générations de chars.

L’arrivée de cette nouvelle artillerie et de cette munition change la physionomie des blindés. De plus grande taille et plus lourdes, les munitions nécessitent le chargement du canon doit être automatique. L’armement plus lourd, lui, nécessite un lien élastique plus performant et un châssis plus lourd pour absorber l’énergie de départ du coup de canon.

La solution trouvée par NEXTER est d’utiliser un nouveau frein de bouche à haut rendement et de nouvelles munitions télescopiques basse pression.  

Pourquoi pas un changement de paradigme ?

Les conflits récents ont montré que la part prise par le char comme moyen antichar est inférieure à 10%. La raison principale est la nature de la guerre actuelle basée sur le ciblage et qui favorise la guerre à distance. La seconde raison est l’utilisation intensive par l’infanterie de nouveaux moyens antichars plus performants, tout particulièrement en zone urbaine.

Dans les conflits actuels, le char joue plus souvent le rôle d’appui feu direct. Son arme est capable de détruire rapidement et avec précision le point d’appui ou la fortification. Il accélère la manœuvre par sa mobilité et le feu.

 Dans ce cas de figure, l’innovation apporté par le chambre rotative et la munition télescopique peut une alternative à la solution classique.

Un canon CTA en 105 ou 120mm

Quel avantage de ce type de canon comme arme principale. Le premier est une grande cadence de tir permise par le dispositif. Le chargement étant directement aligné à hauteur du canon, il peut se charger quel que soit l’angle du canon. Cela permet par exemple d’assommer une position défensive de multiple coup particulièrement utile avant un assaut. Il permet de créer aussi un écran fumigène rapidement très utile en zone urbaine. Il permet aussi en combat antichar d’asséner de multiple coup à un blindage entrainant son percement.

L’autre avantage vient de son angle élevé. De l’ordre de 45°, l’angle permet de traiter des objectifs dans les étages des bâtiments. Il permet aussi d’effectuer des tirs au-delà de la vue direct avec un angle de de frappe élever. En raison de la protection passive et active mis en place pour protéger l’arc frontale des chars, cette capacité représente un réel avantage. Les dessus de char ne pouvant pas être renforcé de manière importante, l’attaque par le toit est la solution la plus efficace pour détruire un char dans l’avenir.

De plus, dans le cadre du combat collaboratif ou l’on parle de gestion des effets, il est prévu d’effectué des  TAVD dans un combat mobile et multidirectionnelle.

L’avantage aussi de ce type de canon est aussi la possibilité de changer la munition en chambre sans avoir besoin de la tirer comme actuellement. De plus le mécanisme de chargement étant extrêmement rapide, on peut imaginer partir au combat la chambre vide et sélectionner la munition directement au contact.

L’arme ayant un faible recul, il permettrait d’intégrer l’équipage cote à cote comme dans l’EBRC JAGUAR. Cette disposition permet une meilleure interactivité de l’équipage de tourelle.  

La solution n’est pas exempte de défaut. Le premier est la limitation de la longueur de la munition. Elle ne permet pas de monter une flèche de longue taille mais oblige au multi coup à l’image de la doctrine de tir anglaise. Le second est qu’actuellement, il n’y a que la France et les anglais qui produisent une munition télescopique. Il faudra intégrer des chaînes de production spécifique qui peuvent être couteuse comme d’ailleurs le canon et son mécanisme lui-même.

La solution reste intéressante et innovante. Elle permettrait à une armée dotée de char équiper de cet équipement d’accélérer la manœuvre par la brutalité des feux et la coordination interarmes.  

 

 

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