Char medium, l’occasion manquée

 

document tiré du RAID Hors série sur les projet français

Le char medium est le char le mieux adapté pour entrer en premier. En effet, les terrains d’opération nécessitent de projeter des forces et donc, imposent une capacité de transport facilité. Mais les terrains de projection ne sont pas non plus toujours adaptés au déplacement des engins les plus lourds ou les plus larges. Un engin medium a le gabarit et la masse qui lui permet d’avoir la mobilité suffisante sur ces terrains.

Il faut aussi prendre en compte ces zones d’opérations. L’adversaire n’a pas toujours la technologie ou la puissance de feu pour représenter une menace importante. Un engin de puissance intermédiaire peut largement suffire, bien que les récents conflits ont montré que la différence d’intensité de combat est relative dans le cadre d’une techno guérilla. L’emploi d’armes puissantes et égalisatrices peut être un danger de premier ordre.

Cette analyse a été faite par l’armée française lors du travail précurseur sur le programme SCORPION. À partir de 1997, les bureaux d’étude on présenté plusieurs solutions technologiques, dont une réflexion sur un char médians.

Lors de cette réflexion, il a été imaginé un véhicule médian équipé d’un canon de 120mm pour prendre en compte les missions de combat sous le seuil de la haute intensité, missions faites pour le Leclerc. L’engin envisagé était de 30 tonnes et équipé d’une tourelle de type Leclerc avec chargement automatique en nuque (18 obus). Le canon était un 120mm FER pour faible effet de recul. Le canon tirait toute les munitions du Leclerc. Le canon et son affût pouvaient s’élever à 45° lui permettant de faire des tirs indirects.

Le châssis était relativement haut car le véhicule devait pouvoir résister aux mines ou à des EEI. Il était peut être aussi adapté au débarquement sur plage ou passage de cours d’eau. Il n’y avait pas beaucoup d’informations sur le moteur, mais celui-ci devait être équivalent au moteur en service dans l’armée française (certainement un moteur VOLVO de camion de 600ch).

Bien que beaucoup d’expérimentation ait été mené, principalement sur le canon et son intégration dans une tourelle avec sa capacité de tir à 45°, le véhicule n’a pas été retenu.

Rien n’est été précisé sur les négociations qui ont mis fin au projet. Mais il est possible que les partisans de la roue reprochaient le retour de la chenille pour les opérations extérieures et les partisans des chars reprochaient le risque de faire de l’ombre au char Leclerc, voire même de le remplacer. L’engin n’est donc jamais sorti.

Il y avait aussi la nécessité de remplacer le VAB HOT, l’ERC 90 Sagaie et l’AMX10RCR. La solution canon sur chenille ne correspondait donc pas au besoin de remplacement. Le Jaguar, lui, remplaçait ces trois engins mais avec les limites que cela engendre.

Ce type de véhicule aurait sans doute été une vitrine française comme le CAESAR. Il aurait été rapidement  « combat proven » en raison de nos engagement en Afghanistan et en Afrique. Il aurait été un concurrent sérieux sur le marché du char « léger » qui explose aujourd'hui avec l'avantage d'avoir un calibre de 120mm bien supérieur au 105mm des autres chars légers. 

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