Comment intervenir en Ukraine

 


« Celui qui n'a pas d'objectifs ne risque pas de les atteindre. » (L'Art de la guerre, Sun Tzu)

J’ai souvent écrit sur les dangers, l’incohérence et la déraison d’envoyer des troupes en Ukraine. Si l’option devient une réalité, bien plus important que d’avoir du matériel, il faudra avoir une stratégie.

Que voulons-nous en envoyant des troupes en Ukraine ?

Le président de la République veut la défaite de la Russie. Pour pouvoir atteindre cet objectif, il faut déjà comprendre ce que veut dire la défaite de la Russie.

Idéalement, la défaite de la Russie, c’est le refoulement des troupes russes hors de l’Ukraine telle qu’en 1991 et le retour des frontières originelles. Le remboursement des dégâts, et la création d’une zone tampon en Russie.

Tous ces objectifs sont actuellement inatteignables. Les Russes sont factuellement en position de force. Pour reconquérir le territoire ukrainien perdu, il faudrait un rapport de 3/1 en hommes et en matériels. De plus, ils disposent d’un avantage défensif comme on l’a vu lors de la contre-attaque ukrainienne de juin 2023.

Objectivement, l’armée professionnelle n’a aucune carte à jouer quant à ce type d’objectif.

Il faut définir une bataille que l’on peut jouer et, donc, des objectifs atteignables. La France dispose de nombreux atouts. Elle maîtrise le combat interarmes et interarmées ; elle dispose de forces aérienne et navale sérieuses mais petites. Globalement, nos équipements sont de bonne qualité mais là encore, en trop petit nombre. Elle maîtrise l’ensemble du spectre du combat mais pourvu que celui soit de petite dimension.

Que peut faire cette armée ?

« En conséquence, l'art de mener les troupes au combat consiste en ceci : lorsque vous possédez la supériorité à dix contre un, encerclez l'ennemi.

A cinq contre un, attaquez le.

A deux contre un, divisez le.

Si vous êtes de force égale, vous pouvez engager le combat.

Lorsque numériquement, vous avez le dessous, soyez capable de battre en retraite.

Et si vous êtes inférieur en tous points, soyez capable de vous dérober, car une petite armée est une proie facile pour une plus puissante. » (L'Art de la guerre, Sun Tzu)

Un bon commandement est primordial. L’on pourrait fournir ce dont manquent les Ukrainiens, c’est-à-dire de vrais états-majors de division et de corps d’armée. Travaillant en doublon avec les Ukrainiens, les Français pourraient rendre les forces ukrainiennes plus efficaces dans la gestion des échelons autre que celui de la brigade.

Ces états-majors s’appuieraient davantage sur nos moyens de renseignement satellite, radar, EM et numérique pour multiplier les effets des forces sur le terrain. Cela pourrait se coupler avec une meilleure capacité à effectuer le combat de contre-batterie, les frappes en profondeur etc.

Ils pourraient utiliser nos capacités de frappes dans la profondeur grâce à l’emploi du Rafale, mais aussi le combat aérien. Reprendre le ciel est une mission dangereuse et complexe mais il est possible de frapper des coups sérieux en acceptant le combat air-air et les missions de destruction des défenses sol-air.

Cette mission pourrait compter sur l’aide de la défense sol-air avec les missiles courte ou moyenne portée. Malheureusement, cette protection est limitée. Il faut savoir l’optimiser en acceptant, soit le risque en le montant plus haut pour attaquer les avions au décollage, soit de se limiter à protéger une zone. 

« Une armée doit être preste comme le vent, majestueuse comme la forêt, dévorante comme la flamme, inébranlable comme la montagne ; insaisissable comme une ombre, elle frappe avec la soudaineté de la foudre. » (L’Art de la Guerre, Sun Tzu)

Au sol, donc, les forces françaises pourraient s’appuyer sur une stratégie de mobilité. Il faudrait disposer d’unités très mobiles et pouvant frapper rapidement et se replier. Hors de question de se fixer dans un combat de tranchées ou ces forces seraient soumises au feu des Russes.

Idéalement, ces forces françaises pourraient devenir une force « pompier » pour arrêter un axe d’attaque ennemie. Mais cette mission serait limitée en lieu et dans le temps.

Il est important que les armées françaises réapprennent à se rendre invisibles. En effet, c’est elles semblent avoir perdu ce sens du camouflage suite à 20 ans d’OPEX. En situation de confort opérationnel, l’armée a désappris à prendre les mesures de sûreté nécessaires dans un environnement risqué.

Il faut donc absolument instruire avant d’envoyer des troupes sinon nos forces seront exposées aux frappes ennemies.

Il faut bien comprendre que les capacités à durer de l’armée française sont faibles. L’ennemi pourra jouer la guerre d’usure dans laquelle les Français seront,à long terme, condamnés. L’incapacité de renouveler les forces (entièrement ou de manière limitée) obligera celles-ci à envisager la montée en puissance des réserves, voire une mobilisation partielle.

Cela pourrait retourner complètement les opinions publiques. 

En conséquence, que peut espérer la France dans cette guerre ? Son intervention pourrait faire durer la guerre un peu plus longtemps sans promesse de victoire et avec comme seul résultat le retour de soldats dans des cercueils.

Il faut donc revoir la définition de nos objectifs à la baisse. La France pourrait mettre en place une ligne rouge derrière laquelle elle s’autoriserait à intervenir de suffisamment loin pour ne pas être toute de suite exposée, mais être suffisamment près pour crédibiliser sa posture. Cela peut éviter une confrontation directe tout en pesant diplomatiquement et surtout en évitant une débâcle ukrainienne. Cela permettrait d’avoir une place dans les négociations qui vont forcément venir un jour. C’est la position la moins dangereuse et la plus jouable.

Quant à la victoire militaire totale, elle ne sera pas atteinte sans un prix du sang hors de proportion par rapport à l’importance stratégique du conflit. Seule une négociation habile peut donner à la France une « victoire » diplomatique.

Je rappelle la victoire de Talleyrand face aux coalisés qui voulaient couper la France en morceaux après la défaite de Napoléon. Il va convaincre les protagonistes de nous laisser dans les frontières de 1789.

Pourrait être envisagé un accord de neutralité de l’Ukraine dans les frontières actuelles, ce qui serait la solution la moins pire pour tous et avec l’acceptation d’une fédéralisation. Pays neutre et tampon, l’Ukraine deviendrait une plateforme d’échanges entre l’Est et l’Ouest. Les Russes auraient leur espace de sécurité et, la France et l’Europe aurait un pays avec lequel ils pourraient continuer à échanger économiquement et culturellement.

Refuser un accord, c’est risquer de perdre plus, de ne plus rien avoir à marchander,  et d’avoir les Russes aux frontières de l’Europe et de l’OTAN.

Commentaires

  1. Bonjour
    Vous partez sur le principe de troupes combattantes au sol, hors il n'en as pas été question ! On parle de logistique, de formation, de déminage, d'aide à la planification, ... pas de fantassins ou de chars au contact des russes.
    D'autre part, ce n'est pas la logique des armées otaniennes, qui utilisent l'aviation massivement pour que justement au sol tout se passe "facilement" (voir l'exemple de la guerre du koweit en 91 ou de l'irak)
    Au vietnam ou en corée, les soviétiques et le chinois ont engagés des milliers d'hommes, qui ne se battaient pas en première ligne (sauf pour les pilotes d'avion). Et on pourrait aussi faire cela, engager notre aviation (qui peut très bien tirer au dessus de la pologne ou la roumanie si on ne veut prendre aucun risque) et servir les batteries AA (même si les patriots sont bien plus efficaces que les mamba)
    Votre option de neutralité de l'ukraine est inacceptable ! Quel accord auriez vous accepté si votre pays était envahit militairement et une partie de vos provinces annexées ? Quel accord envisageait de Gaulle, CHruchill et Staline quand leur pays était agressé ? Ce type d'accord est la porte ouverte à toutes les futures annexions, un pays pourra aller prendre des provinces chez son voisin sous n'importe quel prétexte et s'appuyer sur ce précédent (et je ne parle même pas du feu vert que cela donnerait au criminel de guerre du kremlin pour la suite de ses ambitions !)
    La seule "bonne" solution consiste à revenir à la situation de 1991, soutenir l'ukraine et infliger à la russie des pertes tellement énormes qu'elle sera obligée de rendre tous les territoires illégalement annexés depuis 2014, crimée incluse. Pas besoin de tout reprendre militairement, juste infliger un tel ratio de pertes en hommes et matériels que cela devient impossible de rester. Un peu comme en afhhanistan, les soviétiques avaient une énorme supériorité, mais devant les pertes (merci les missiles stingers) avaient du renoncer.
    Et pour assurer la sécurité future de l'ukraine, la faire rentrer dans l'otan.
    La voilà la voix de la justesse et de l'honneur, et non pas de contraindre un pays attaqué par une puissance expansionniste à céder, ce qui s'appelle du défaitisme.

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    1. bonjour merci de vos commentaires toujours très riches.
      Mon article consistait a exposer une éventuelle intervention militaire au sol et comment on pourrait éventuellement se battre contre les russes.
      Mais effectivement, le président de la république n'a pas parlé de se type d'intervention mais plus d'un soutien. En réalité, nous le faisons déjà, comme les américains, les anglais et peut-être d'autres mais pas officiellement. Je n'ai pas de preuve mais en toute logique, c'est ce qui ce passe.
      la supériorité aérienne est, c'est vrai, le mode d'action de l'OTAN, et je pense que c'est un de nos point fort mais la supériorité aérienne vu la densification des défenses n'est pas acquise et risque de coûter cher. Le décollage d'avion sur des bases en Europe de l'Ouest rendrait de facto les pays cobelligérants avec le retour de frappe possible de l'ennemi et là c'est la Lybie ou l'Irak. les missiles SOL/AIR n'ont pas la porté pour tirer des pays de l'OTAN.
      Ce n'est pas que je veuille la victoire Russe mais votre plan n'est malheureusement pas actuellement possible. 20 ans de désarmement a laissé des séquelles. Pour exemple, les occidentaux produiront 1.2 millions d'obus en 2025, la Russie sans ses alliés en produit 3 millions. notre production de char est minimale (inconnu en Europe) mais a part renouveler les parcs nationaux il y a rien. En Face ils produisent 160 chars par mois (1300 l'année dernière) . Les russes ont choisis la guerre d'usure, pas nous. Et malheureusement, pour les soldats c'est pire, les Ukrainiens ont perdu leurs armées régulières (morts comme blessées ) et s'appui actuellement sur les réserves. Mais les pertes sont si lourdes qu'ils mobilisent tous ce qu'ils peuvent.

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    2. petit rectificatif, le retour de frappe possible ce n'est "pas" la Lybie ou l'Irak.
      Et je tiens a préciser de nouveau un détail, l'histoire ne se répète pas. Il ne faut pas confondre les hommes, les nations et les événements si nous ne voulons pas nous tromper de guerre.
      Par exemple, la Turquie occupe illégalement la moitié de Chypre en Europe depuis 1974 et personne ne dit rien. L'OTAN a crée le Kosovo alors que les accords (et d'ailleurs l'ONU) considèrent cette région comme Serbes. En 2003 l'invasion de l'Irak sans accord de l'ONU pour des raisons bidons (et tous le monde le savait) . Je suis désolé; il n'y a pas de justesse et d'honneur. il n'y a que des intérêts.
      Les risques de confrontations doivent être pesés non pas a l'aune d'un mot (défaitisme)ou d'une idée (la justesse et l'honneur) mais a celui de nos intérêts. C'est en cela que ma proposition est cohérente. L'idéal a mon sens aurait été de ne pas vouloir a tous pris faire rentré l'Ukraine en 2014 dans la sphère d'influence occidentale comme les russes le demandaient. En faire une "Finlande bis" économiquement à l'Ouest et sous "influence" de l'Est; en clair une zone tampon. Mais ça c'est trop tard. On aurait sauvé la vie de beaucoup d'Hommes et les frontières n'auraient pas bougé. Trop tard, comme souvent dans notre histoire.
      merci de vos commentaires toujours intéressant même si je ne suis pas d'accord :)

      cordialement

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    3. réponse au(x) commentaire(x) de Armbrust:

      Effectivement, vous donniez les différentes possibilités qui s'offraient à l'armée francaise en cas d'engagement au sol, mais il est évident que tout seuls on ne pourrait pas faire grand chose. Si d'aventure la france devait s'engager dans une guerre (je parle là de troupes combattantes, ce qui me semble hautement improbable) ce ne serait pas seule mais avec beaucoup d'autres nations, ce qui est quasi-impossible (le "no boot on the ground" de biden a été une déclaration catastrophique).
      Concernant le paragraphe sur la guerre aérienne, la première phase est connue, ce qui s'est passé au kosovo, au koweit, en irak, ... 1è frappe massive avec des missiles de croisière ou des missiles anti radar pour détruire toute la défense AA et rendre les bases aériennes inutilisables, et ainsi s'assurer la supériorité aérienne totale. Phase 2, les frappes au sol sur les troupes et concentration de chars et d'artillerie. Même si on peut difficilement comparer la russie avec la serbie ou l'irak, les pertes aériennes de l'otan durant ses phases ont été minimes (mais pas inexistantes, c'est vrai). Bref, ceci pour dire qu'il y a moyen de neutraliser une défense AA, même renforcée.
      Pour la production d'armements (obus notamment), je ne suis pas si sur que la russie puisse en produire tant que cela, c'est surtout l'utilisation des stocks de la corée du nord qui a permis d'obtenir un tel niveau. Et les stocks, cela s'épuise. Mais même en gardant votre différentiel (3 pour 1) c'est exactement ce qu'il y avait cet été et cela suffisait. Car les obus et canons occidentaux sont bien plus fiables et surtout bien plus précis que les obus et canons russes, il n'y a pas besoin de tapisser le sol avec des dizaines d'obus pour atteindre une cible (la méthode russe).
      Enfin, pour les intérêts. Vous avez raison, on privilégie souvent nos intérêts à la morale. Mais justement, la défense de l'ukraine ce sont nos intêrets premiers, ce que j'ai déjà eu l'occasion de développer. Si après l'ukraine , une fois son armée reconstituée (1, 3 ou 5 ans), poutine suit son plan , le prochain sur la liste sera la moldavie ou les pays baltes. Et là on fait quoi ? L'inaction d'aujourd'hui nous couterait bien plus cher demain. Et même si par miracle il décidait de s'arrêter à l'ukraine (on peut toujours rêver), ce serait la porte ouverte dans le monde entier. Et dernier point, pour que chaque potentat aille prendre ce qui l’intéresse chez son voisin. Je ne parle même pas de la perte d'influence et de représentativité de l'europe (donc d ela france), qui serait vu comme incapable de défendre ses alliés (l'abandon des kurdes en irak ou le retrait catastrophique d'afghanistan ont porté un coup très rude au prestige et à la représentativité des us).
      Cordialement

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    4. bonjour
      merci de votre réponse. Moi aussi je suis d'accord avec vous pour dire que la déclaration initiale de Biden a été négatif.
      Le chapitre sur la guerre aérienne manque beaucoup de perspective. La Serbie, l'Irak ou la Lybie ne disposait pas au moment de leurs attaques par l'occident de moyens équivalents. C'est a dire que les systèmes étaient souvent de première génération (SA 2, SA3, SA6, SA7 etc)
      avec leurs radars (on parle de technologie de fin des années 50, surtout 60 et 70 pour les meilleurs). Les russes actuellement déploient des générations plus récente (années 80, 90, 2000) comme les SA350, SA400 beaucoup plus complexes a pénétré mais pas invincibles je vous l'accorde. De plus, les ukrainiens confirment une puissante chasse qui illumine tous avions qui vole dans la zone. Les russes ont d'ailleurs le record avec un avions abattu à plus de 200 km. On ne peut pas dire que se sera simple.
      secundo, les bases et les installations sont dispersées, certaines camouflées, et souvent installées très en profondeurs. La Russie je crois de mémoire c'est 40 fois la superficie de la France. Donc on n'a pas la garanti de tous détruire.
      Donc il y a riposte, et la se pose se pose plusieurs questions?
      Vous savez combien de puissances nucléaires se font attaquer dans la profondeurs? Il n'y a eu qu' un seul cas a ma connaissance. Israël en 1973 mais en réalité, aucun pays arabes n'avait l'intention de conquérir le pays. Mais il a fallu d'un cheveux que les israéliens ripostent par une frappe nucléaire. Les autres puissances (la Chine et l'Inde comme la Chine et la Russie se sont "taquinés" mais toujours en restant dans les limites). La question est alors comment la Russie "acceptera" de se faire frapper dans la profondeur. Le premier cas, elle estime qu'elle n'est pas en danger et accepte le duel. le second cas elle se sent menacer et elle atomise c'est très simple.

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    5. Ne croyez jamais que l'on puisse gagner une guerre nucléaire. C'est une folie. Parlons de l'hypothèse ou elle accepte le duel. Que peut-elle faire? Nous avons besoins pour nos forces aériennes de "multiplicateurs de forces". Les avions AWACS, de commandement, de guerre électronique, ravitailleurs nous permettent d'agir. Abattre ses avions sera la priorité une et elle peut le faire. Seconde possibilité, la neutralisation des satellites par une frappes nucléaires IEM ou autre. Pas évident car tout le monde est perdant mais c'est une possibilité. En trois, une frappe décapitant les états majors ou les politiques (possibles mais compliqués et sans garanti d'efficacité). Il reste des frappes nucléaires d'avertissements (en mer ou une zone vide) une frappe IEM de neutralisation (a environ 100km d'altitude vous détruisez tous les équipements électromagnétique) ou des frappes tactiques (nucléaire ou pas) sur les bases aériennes ou certaines installations militaires.
      En clair, tous ça c'est pas génial. Parié sur la précision et la puissance de nos armes pour tous neutraliser d'un coup c'est impossible (ça ne marche qu'au cinéma). Ce n'est pas pour rien qu'il y a eu 50 ans de guerre Froide.
      L'Ukraine n'est pas notre intérêt premier. Mon "plan" si la guerre s'arrête, c'est que les russes restent toujours avec se tampon Ukrainien neutre entre eux et nous. Donc pas d'attaque par l'Ukraine. Le cas le plus sérieux est le cas Baltes. Mais là je privilégie une action hybride plus qu'une guerre ouverte. Pourquoi? il y a la domination de la mer Baltique qui sera beaucoup plus facile pour nous que pour eux. Une guerre contre tout l'OTAN dans un cadre justifié sera plus complexe a faire accepter au peuple Russe. Il y aura envoi de force de l'OTAN immédiatement, moins de tergiversions et donc plus d'efficacité de notre coté. je ne pense pas que soit une bonne option.
      Par contre, je suis d'accord avec vous sur la perte de crédibilité de l'Occident en cas de défaite. Nous devons, a mon sens, crédibilisé notre force conventionnelle nationale en lui donnant le volume qu'il lui manque. Je ne crois pas à la solution Européenne. On le voit avec la réaction des nations suite au déclarations de notre président sur l'envoie de troupe. La réalité il n'existe pas de souveraineté européenne (même dans le dictionnaire ça existe pas) parce que la souveraineté ( souverain) c'est le peuple, le peuple appartient a une nation et cette nation pour nous c'est la France. La France est la seul bonne échelle pour travailler. par contre, il faut collaborer entre nation dans le cadre de l'UE et de l'OTAN pour assurer notre sécurité. Plus la puissance conventionnelle française sera forte, plus elle crédibilisera le discours de nos dirigeants. C'est pour cela que nous avions une puissante 1er armée et une FAR.
      Quand a ne pas perdre, je pense que trouver un accord aujourd'hui nous permet de peser dans les négociations, attendre c'est risquer de voir la paix imposer par les russes en raison de leurs victoires militaires. Ce n'est pas génial, je vous l'accorde mais actuellement, je ne vois rien qui me montre une autre issu.
      cordialement

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    6. Bonsoir

      En réponse sur votre commentaire
      Les systèmes AA russes n'ont pas vraiment fait la preuve de leur puissance, vu que les avions ukrainiens continuent de voler et de frapper des cibles en crimée :) Et je ne parle même pas des drones, mais c'est un peu plus compliqué à repérer et frapper que des avions de combat.
      De plus, au début,il ne s'agit pas d'envoyer des avions, mais des volées de missiles de croisière pour éliminer les radars (sans radar, les S300, 400, ...) ne servent à pas grand chose.
      Et pour garantir la supériorité aérienne et éliminer toute menace, je fais confiance à l'otan, c'est la base de leur doctrine et ce à quoi ils se préparent depuis 1950.

      Ensuite frapper les bases russes. Vous partez du principe qu c''est une guerre ouverte entre Otan et russie. Hypothèse de départ fausse, cela restera circonscrit au territoire ukrainien. Je n'ai jamais dit qu'il fallait frapper les bases de russie ! Mais déjà éliminer toutes celles en ukraine (crimée notamment), ce sera un bon début. Ensuite, la supériorité aérienne acquise en ukraine (phase 1) permettra de voir venir et éliminer toute menace veant de russie.
      D'ailleurs les ukrainiens avec leurs faibles moyens ont déjà réussis à frapper plusieurs bases en crimée, obligeant les russes à y retirer leurs avions les plus modernes.
      Personne ne parle d'attaquer ou d'envahir la russie, l'objectif est de leur infliger des pertes tellement lourdes qu'ils seront obligés d’abandonner l'ukraine.

      Et je le répète, je ne crois pas 1 seconde au nucléaire. Personne ne veut y recourir, ni la russie ni bien sur l'occident. Si jamais putler était atteint d'une crise de folie et y pensait, la chine se chargerait très bien de le calmer (elle a déjà parlé de son opposition à l'utilisation de cette arme lors du sommet de samarcand en septembre ou octobre 2022). Pour une raison très simple, si on passe le seuil du nucléaire, cela désinhibera pas mal de pays pour avoir la bombe taiwan en tête, ce qui serait un cauchemar pour la chine

      PS: toute notre discussion est plutôt de la politique fiction, les probabilités d'un affrontement direct russie - otan étant voisines du 0 absolu :)

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    7. Bonsoir cher ami
      oui je suis d'accord avec vous, c'est de la politique fiction! mais bon, il n'est pas interdit de réfléchir a des hypothèses.
      sur votre première remarque, je suis pas complètement contre, aucun système n'est parfait mais il faut prendre en compte que cette fois-ci, il y a aussi des chasseurs. Le SU 27 au SU35 ont des missiles longues portés air air qui ont fait leurs preuves comme le R37M qui a abattu a plus de 200 km un avion. Donc se sera plus compliqué. Il ne faut pas oublié non plus qu'une partie de leurs défenses se trouvent en Russie et donc sans frappes sur la Russie, il n' a pas l'assurance d'avoir la supériorité.
      Pour le nucléaire, je reste aussi perplexe. Les Russes ont pratiqué la politique de la terre brulé et n'ont pas hésité a bruler Moscou. Je pense que les russes sont moins attachés que ce que l'on croit a leurs cités. Si ils sentent que la situation bascule, pour moi, mais c'est un avis, ils pourraient jouer la carte nucléaire. En particulier s'ils perdent la dominations de leurs espaces par des frappes de missiles.
      Mais vous avez raison, la Chine fera tout pour que cela n'arrive pas, c'est vrai.
      Vos arguments sont pertinent mais j'émets juste un doute sur la détermination de chacun et qui saigne qui. Je crois plus actuellement, en tout cas, que l'Ukraine est en train d'être saigné que les Russe. La raison est l'appauvrissement des forces Ukrainiennes en hommes qualifiés et en matériels. Les meilleurs hommes hommes sont blessés ou tués (en gros l'ancienne armée d'active) . La première réserve est bien entamé et elle est remplacé par des mobilisés beaucoup moins volontaires et enthousiastes. Les Russes n'ont pas se problème. Ils ont remplacés leurs pertes par des volontaires et les réservistes. Leurs armées s'arment de plus en plus et de mieux en mieux (drones, guerres EM, artillerie, nouveaux chars, nouvelles bombes guidés) . Je ne suis pas optimistes pour les Ukrainiens et je dirais que cette été sera décisif pour eux. Mais pour rappeler votre mot de fin, ce n'est pas l'OTAN qui changera grand chose malheureusement pour eux. Il y a de moins en moins d'équipements à donner et l'effort à mes yeux arrive trop tard. Je reste sur l'idée de négocier. C'est le moins pire.

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