Le SCPF : la préparation au combat



Le SCPF est un ensemble de véhicules comprenant deux plateformes canon, une plateforme missile et une plateforme mixte. L’ensemble constitue le nouveau peloton de combat blindé apte à combattre dans un environnement complexe dans l’interarmes et l’interarmées.

Une telle complexité exige l’amélioration de la capacité des hommes à maîtriser, en priorité, leur véhicule et son environnement tactique. Il s’agit aussi d’imaginer un cadre normatif d’objectifs à atteindre validant des degrés de préparation.

On peut définir 4 degrés de préparation d’une unité.

Le 1er degré : l’unité est en permission longue durée, en reconstitution des effectifs ou des équipements pour entretien ou remise à niveau. A ce niveau, il n’y a pas d’aptitude au départ en mission. Elle se limite à de la réorganisation.

Le 2e degré : personnels et matériel sont en place et affectés. Il s’agit ensuite d’acquérir la maîtrise des niveaux 8 (individu) 7 (équipage) 6 (peloton). Cette phase peut durer entre 6 à 8 mois. Elle s’effectue par des exercices en simulation et en réel avec équipements organiques, mais aussi en collaboration (INF, ART, GEN, ALAT). 

Le 3e degré : personnels et matériel inchangés. Il faut acquérir la maîtrise des niveau 5 (SGTIA) et 4 (GTIA) en plus d’un complément de formation dans le domaine d’autres services (navale, aérien, guerre EM, cyber etc..). Cette phase peut durer entre 4 et 6 mois.

Le 4e degré : unité en alerte prête à être projetée.  Il faut procéder à la vérification du maintien des compétences acquises pendant 1 an. Durant cette période, il n’y a pas de mutation de personnels et on limite les transferts de matériels au strict minimum.

La capacité acquise par une unité peut être préservée dans le temps, même au 1er degré mais doit être contrôlée et vérifier régulièrement.

Comment instruire.

Le Niveau 8 (individuel)

Pour permettre une formation efficace et continue, il faut pouvoir utiliser les moyens mis à notre disposition par la technologie. On peut penser en particulier au téléphone cellulaire qui dispose d’un écran et d’une liaison de qualité. Le personnel passera par son téléphone pour atteindre une session de formation personnelle qu’il ouvre avec son propre code. Il dispose alors d’un panel de formations avec des instructions et des tests. Le chef de peloton pourra suivre l’assiduité de ses personnels. La formation technique élémentaire sur le véhicule et d’autres formations comme la topographie, l’identification, le secourisme pourraient être suivies en continu par le personnel. Il faudra vérifier les niveaux acquis par des tests en salle pour confirmer le niveau de maîtrise.

Le Niveau 7 (équipage)

Le char disposant de moyens d’observation numériques, le véhicule pourra servir de simulateur intégré. L’équipage pourra ainsi monter au parc à char, connecter le véhicule à un réseau central. L’équipage pourra alors simuler des missions individuelles et pourra être observé par le chef de peloton ou le sous-officier instructeur de l’escadron ou du régiment. Ceux-ci pourront aussi intervenir directement pour corriger les erreurs. La complexification des missions dans le domaine technique comme tactique exige que l’équipage se prépare à des exercices réels en terrain libre (hors des camps) ou sur le terrain des camps d’entraînement.

 Il sera là aussi possible de simuler des scénarii en projetant sur la vision vidéo directe du véhicule des objectifs virtuels. Au final, les acquis espérés doivent permettre d’exécuter un tir d’équipage réel avant de passer au niveau supérieur.    

Le Niveau 6 (peloton)

Toujours grâce aux moyens de simulation intégrés, le capitaine ou le maître de tir régimentaire pourra contrôler le niveau du peloton. L’intégration par un internet militaire filaire sécurisé permet aussi d’imaginer la possibilité de joindre un groupe du génie ou une section d’infanterie (non débarqué) à l’exercice pour le rendre plus complexe. Idéalement, il faudrait que les unités qui simulent ensemble soient aussi en alerte ensemble.

Ces formations sont validées par la sortie terrain en peloton ou en SGTIA  afin que soit acquise une parfaite maîtrise de la collaboration inter armes. Celle-ci est finalisée par un tir réel.

Le Niveau 5 (SGTIA)

Simulée par l’ensemble des moyens du SGTIA en garage, puis sur le terrain, le niveau 5 doit valider la préparation globale de l’unité dans son domaine de spécialité. Il doit aussi être validé par un tir à arme réel.

Le Niveau 6 (GTIA)

Ce niveau est aussi simulé dans les garages, mais également par des moyens dédiés. Il devra s’appuyer sur une nouvelle gestion de la logistique propre au combat de haute intensité. Le niveau devra amalgamer d’autres armes et services (aériens, latta, LAD, GEM, Cyber) et finira par une grande manœuvre vérifiant la capacité opérationnelle globale.

Ainsi préparées, les unités doivent être en mesure de subir le choc de la haute intensité. Je rappellerais ces mots d’un de mes anciens : on augmente de 20% une unité grâce à la technologie, on l’augmente de 100% grâce à l’entraînement.   

Commentaires