La robotique est une des voies que doit explorer la
recherche militaire. Nous avons échoué dans le processus de développement des
drones en raison d’un manque d’intérêt pour de « petit programme »,
Je constate, à regret, que nos armées ont pris le chemin de la robotique terrestre
avec, pour l’instant, la même inflexion.
Cela s’explique naturellement par des budgets toujours limités et une
priorisation dans la modernisation des autres équipements.
Malheureusement, je pense qu’il faut accélérer la modernisation
de notre armée à un rythme encore plus rapide et audacieux. Nous passons
actuellement bien plus vite que prévu de la guerre « choisis » à la
guerre « imposé ». Nos concurrents eux sont déjà en guerre, même si nous ne le voyons pas
encore. En effet, ces puissances se sont mises en ordre de bataille bien avant
nous. Elles ont déjà déclenché la guerre pour nous expulser d’Afrique, du
Moyen-Orient et d’Asie. Aidées en cela par la faiblesse politique d’un discours
libérale basée sur le droit, mais aussi
du désarmement physique et morale
fruit de la chute du communisme de 1989, les nouveaux empires vont chercher
l’affrontement direct grâce à leurs supériorités conventionnelles, mais
toujours sous le seuil de la riposte nucléaire. Dans ce bras de fer qui est
lancé, nous devons au plus tôt réagir.
Ne pouvant actuellement pas augmenter les effectifs de
l’armée, principalement en raison d’un marché de l’emploi plus attractif, d’un
discourt nationale peu enclin au patriotisme, d’un appauvrissement du vivier
physiquement apte à servir, l’armée doit se tourner vers d’autres solutions pour
augmenter sa puissance. Cette solution passe par les robots de combat.
Je définie différents types de robot avec comme base deux plateformes
reproductibles en un minimum de temps.
Notre principale lacune vient du manque de moyens de combat de haute intensité.
Il faut des plateformes à bas coût, consommables, que l’on puisse jeter dans la
bataille.
Nous avons besoin d’un véhicule à chenille d’appui feu
direct pour neutraliser les fortifications ou les véhicules de combat dans la
zone des 1000m. Pour avoir une idée de ce que cela pourrait donner, il faut
imaginer un medium de Milrem d’une vingtaine de tonnes disposant d’une tourelle
armée d’un canon de 105mm, avec chargement automatique en nuque. Il faudrait
prévoir 14 ou 16 obus dans celle-ci.
Le problème, pour l’instant, est la commande de ce véhicule.
Il faut deux hommes, mais il sera possible de réduire ce nombre à 1 grâce à l’intelligence
artificielle qui aide dans la conduite du véhicule, la recherche d’objectif et
le tir tous cela en réseau. Celui-ci indiquera la direction de la menace à
neutraliser, ce qui permettra à l’opérateur de définir un itinéraire et la meilleure
façon de le détruire. Je pense qu’il serait peut être judicieux de lui
adjoindre un drone câblé qui permettra à l’opérateur d’apprécier le terrain en
amont. Le plus important est d’avoir un véhicule qui suit le rythme de la
manœuvre, en collaboration avec les véhicules habités.
Il faut un robot de lutte anti-renseignement. Il s’agit
d’une plateforme capable de repérer et détruire les drones à distance, soit par
tir direct, soit par brouillage, soit plus tard avec un laser. Le rôle de cet
engin est essentiel pour aveugler l’ennemi.
Un robot d’éclairage et de reconnaissance doit être apte à
une manœuvre rapide avec les PRI (peloton de reconnaissance et d’intervention).
Il faut d’ailleurs qu’il dispose du même type de plateforme et moteur pour
simplifier la logistique. Doté d’optiques performantes et de drones, il repère
l’ennemi et les zones de contact avec celui-ci sans exposer l’équipage. Cet
engin sera fortement consommé car souvent exposé, donc il est nécessaire d’en
maîtriser le coût. Le troisième homme d’un VBL devrait pouvoir le diriger
facilement.
Il faut un robot de combat génie qui devra ouvrir les
passages dans les champs de mines et à travers les obstacles. Il faudra aussi
un lanceur de travers.
Il faut aussi une capacité antichar avec un robot terrestre
lanceur de missile MMP. Ayant la même mobilité que la version reconnaissance,
il pourra multiplier la puissance antichar des PRI, mais aussi des SGTIA, qu’il
soit léger ou lourd.
Un robot d’évacuation des blessés de la ligne de contact au
premier centre de secours sera aussi nécessaire. Il faudra aussi imaginer des
solutions aériennes pour aller plus vite.
Les châssis lourds à chenille seront donc pour le véhicule
d’appui direct, l’anti renseignement et
les véhicules du génie.
Les châssis léger à roue seront pour la reconnaissance,
l’antichar, l’évacuation des blessés.
Il faudra accepter un stade de robotique intermédiaire avant
l’arrivée de plateforme plus autonome. L’important est d’augmenter le volume de
nos forces pour les cinq ans qui viennent tout en maîtrisant l’effort. La
robotique pourrait, malgré un niveau actuel encore insatisfaisant, être la
solution si l’on est prêt à investir et faire preuve de agilité.
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