Un Char pour aujourd’hui

 


Actuellement, la loi de programmation militaire est votée au parlement. Si le gouvernement semble avoir mis entre parenthèses l’idée d’un char transitoire entre le Leclerc et le MGCS, les parlementaires, eux, semblent vouloir prendre en compte le retard et les risques opérationnels, conséquences du retard, voire de l’annulation du programme MGCS. Le prochain point aura lieu en 2025, mais cela ne fait que retarder la prise en compte du problème.

Pourtant, les industriels, pour leur part, continuent à travailler sur un futur engin. Loin d’abandonné un marché prometteur, les différents groupes d’armement nationaux se lancent dans la prospective et l’étude de nouveaux concepts. Si, pour l’instant, il est certain que les budgets ne sont pas là, l’avenir ne prémunit pas de la nécessité de s’adapter à une situation stratégique fluctuante. 

Le Leclerc 2

Je l’avais imaginé et ARQUUS l’a fait.

Sur Forces opérations blog, un article présente un nouveau moteur Arquus.

« Donner un second souffle aux chars de combat en service ou à venir, c’est l’objectif que s’est fixé Arquus en planchant sur un nouveau groupe motopropulseur à base de technologies « maison ».

« Entre des parcs vieillissants potentiellement à remotoriser et un besoin accru de production d’énergie et d’alimentation des systèmes embarqués, il y a une carte à jouer. Dévoilée cette semaine lors du Technoday annuel, l’offre d’Arquus se veut « très pragmatique », explique François Deloumeau, expert énergie de l’industriel français.

«Lancée il y a deux ans, la réflexion demandait de plonger dans le catalogue de la maison-mère, le groupe Volvo, pour en ressortir avec un moteur civil D16 éprouvé sur un éventail de plateformes terrestres et navales. De 16 litres de cylindrée, celui-ci passera à 17 litres et 850 chevaux l’an prochain tout en répondant à la norme environnementale Euro 7 qui entrera en vigueur au 1er juillet 2025.

Une base néanmoins insuffisante que pour mouvoir des blindés de 50 à 70 tonnes. « Nous avons poussé la puissance à 1500 chevaux et 5000 Nm pour parvenir aux niveaux existants », indique François Deloumeau. Le tout venait avec une contrainte dimensionnelle. « Il faut que l’on puisse rentrer dans des enveloppes volumiques et massiques équivalentes à celles des motorisations de chars actuelles », complète-t-il. Pour être dans les clous, Arquus a donc fait le choix d’un carter sec plus complexe mais moins « épais ».

Mais la principale différence relève de l’ajout d’une machine électrique de forte puissance, Arquus s’inspirant par là des travaux d’hybridation que ses équipes mènent sur le Griffon du programme SCORPION. L’énergie produite ? Jusqu’à 104 kW en continu. « C’est pas mal, sachant qu’une génératrice de char fournit en général 20 kW », pointe l’expert en énergie. Et si la turbomachine du Leclerc y ajoute 9 kW, cela reste bien en-deçà du niveau proposé par Arquus.

Cette machine fonctionnant en 600 V pourra notamment se connecter à des batteries lithium-ion. L’intérêt ? Une recharge rapide, entre 15 et 30 minutes selon le besoin. Une fois l’énergie stockée, celle-ci permet d’arrêter le moteur, d’exploiter les batteries puis de relancer le moteur le temps de la recharge. Soit « un gros avantage » sur des chars actuels dont le moteur tourne en permanence.

 


Au coeur de l’offre Arquus, un bloc moteur Volvo et, à droite, sa machine électrique. La boîte de vitesse proviendra d’un partenariat pour l’instant gardé secret.


Le principe a de multiples intérêts. Non seulement il garantit l’alimentation de sous-systèmes de plus en plus gourmands, mais il économise aussi du potentiel moteur, sa durée de vie étant calculée en heures de fonctionnement et non en kilomètres. Il augmente également le degré de discrétion et l’autonomie. Un Leclerc au ralenti, par exemple, ce sont 40 litres de gasoil consommés à l’heure. Basculer sur la machine électrique diminuerait ce chiffre par quatre. « C’est quand même très significatif, sachant qu’un char passe 80% de son temps à l’arrêt et moteur tournant », souligne François Deloumeau.

« Notre approche est en rupture », résume-t-il. C’est peu dire car, hormis les avantages opérationnels, l’objectif est aussi de proposer une solution globale moitié moins chère que celles de la concurrence. L’argumentaire a peut-être de quoi rebattre quelques cartes côté français, où la pérennisation du char Leclerc n’est pas encore totalement sanctuarisée. Attendu l’an dernier, le lancement en réalisation de cette opération de traitement des obsolescences lourdes « est désormais prévu courant 2023 », relèvent les armées dans la documentation budgétaire.

D’autres que la France pourraient se poser la question du maintien de leur capacité en attendant le sursaut – certes quelque peu décalé – annoncé par le programme franco-allemand MGCS. Quelques opportunités se profilent à l’horizon, telles que la modernisation des parcs de Leopard et de T-72 en service en Europe et ailleurs ou encore l’évolution du char italien Ariete, quitte à se mesurer à Iveco sur son propre terrain. Voire, envisager de monter à bord de plateformes de nouvelle génération, à commencer par l’EMBT conçu par Nexter et KMW ».

 

 

Après le moteur, nous avons la tourelle de NEXTER apparue sur l’EMBT en 2022. Comme on le sait déjà, elle intègre une protection rabaissée, comme le poste du tireur et du chef de 80 cm  à l’avant pour réduire la masse de la tourelle tout en garantissant la protection de l’équipage. De plus, le système de protection active Trophy y est monté de manière native. Avec un armement multiple composé d’un canon lisse CN120-26 de 120mm a 22 obus (uniquement dans la tourelle), d’un tourelleau téléopéré Nexter ARX 30 de 30mm, d’une mitrailleuse de 12,7 mm et une MAG de 7,62mm qui permet de couvrir une large gamme de menace. Intégrant les interphases SCORPION la tourelle intègre toute les équipements nécessaires à un char moderne.

Nous avons donc le moteur et la tourelle du futur char. Il ne manque qu’un châssis performant. Les industriels comme NEXTER sont en mesure d’en construire un. La production du VBCI étant à l’arrêt, il y a une place pour fabriquer un châssis simple et léger utilisant toujours les éléments de suspension oléopneumatique du Leclerc. L’absence d’obus dans le châssis doit éviter une explosion catastrophique. Le carburant aussi doit être isolé de l’équipage. Ainsi agencé, même plusieurs coups au but n’engendrent pas la destruction généralisée de l’engin et augmentent les chances de survie de l’équipage.

Comme on le voit, nous sommes proches d’une réalisation concrète, la coopération étant toujours possible avec des partenaires comme les Belges ou les Italiens qui cherchent, eux aussi, à moderniser leurs forces blindées. Il y a aussi le marché international. La position neutre de l‘industrie de défense nationale pourrait ouvrir à la France des marchés au Moyen Orient ou en Asie. L’Inde cherche à remplacer ses 2300 T72. Le Leclerc 2 pourrait être la proposition moderne pour ce marché.

 

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