La guerre en Ukraine vue par les complotistes.

 



NB. Ces lignes ont été écrites avant l’offensive du 5 juin.

Et si … la guerre en Ukraine que l’on montre en occident dans nos journaux et télévisions n’était pas tout à fait celle qui a lieu sur le terrain ? Et s’il manquait quelques éléments pour comprendre pleinement cette guerre ?

Voici une autre lecture du conflit, faite en parallèle sur d’autres média, une autre histoire de cette guerre.

Le début du conflit

Pour toute personne ayant étudié la Russie, il apparaît que la crainte d’être attaqué fait partie de la réflexion stratégique Russe. La raison est autant historique que pragmatique. L’espace, comme le temps, a été un des vecteurs assurant la survie du régime. Les derniers à avoir réussi la conquête de la Russie étaient les Polono-Lituaniens au 17e  siècle. Pour les autres, les espaces entre les lieux de pouvoirs et leurs frontières ainsi que les conditions climatiques ont été fatals. Dans cette stratégie, l’Ukraine a toujours eu une place à part car celle-ci est aussi le berceau de la culture russe.

Il est donc logique que la Russie n’accepte jamais de voir partir son voisin dans le giron d’une autre puissance qu’elle-même. Pourtant la Russie a plutôt tablé sur une stratégie « hybride » pour cacher ses faiblesses depuis 2008. Il n’était pas évident alors pour de nombreux experts de voir arriver ce conflit.

En septembre 2021, une grande manœuvre est organisée en Biélorussie. Pour les militaires Russes, l’offensive doit débuter peu de temps après. Mais en réalité, les Chinois font pression sur les Russes pour que ces derniers ne gâchent pas leurs jeux olympiques. L’offensive est, à leurs yeux, reportés. Pendant plus de 4 mois, les forces russes manœuvrent et  les chars s’usent comme les véhicules et les hommes. Quand l’exercice prend enfin fin, tout le monde est persuadé qu’il rentrera tranquillement à la caserne.

A Moscou, c’est le clan des « services secrets » qui entourent le président Poutine. Les pro-guerres sont persuadées que la guerre va se rejouer comme en 2014. Soucieux des fuites possibles, ils gardent le secret du début de l’offensive le plus longtemps possible. Quand la décision est prise, la doctrine stratégique russe doit en permettre le lancement rapide.

Pourtant, les premiers surpris par le contre-ordre de retour sont sans doute les militaires. Eux savent parfaitement que l’armée, en cas de résistance, n’est pas en état. La désorganisation des unités en raison du non-engagement des appelés ne va pas arranger l’action des Russes.  

Alors, ce 24 février 2022, lorsque l’offensive débute, à l’exception des Américains qui ont vu l’action se dessiner, les Occidentaux sont tous très surpris. Le plan russe reprend, avec quelques modifications, celui des opérations à Prague de 1968 ou d’Afghanistan de 1979. Un commando doit décapiter le pouvoir soutenu par des forces aéroportées pendant que de tous côtés des forces mécanisées envahissent le pays.

Ce plan simple devait voir l’Ukraine s’effondrer rapidement. Pour tous les observateurs occidentaux, la résistance héroïque de l’armée ukrainienne va faire basculer la situation et repousser l’armée russe hors de ses frontières. Mais une autre réalité a été écrite.

 

 

La force de l’armée russe n’est pas sa compétence tactique mais son art opératif. Au début du combat, le rapport est pratiquement de 1 pour 1, ce qui est très défavorable pour une offensive.  Pourtant, les Russes vont conquérir plus de 38% du territoire ukrainien et presque faire basculer la situation à son avantage.

Pour les complotistes, le repli de l’armée russe du Nord, le 25 mars, pour se redéployer dans le Donbass, serait dû au futur accord de paix. Pour montrer leur bonne volonté, les Russes auraient évacué. La réunion qui allait acter la signature du cessez-le-feu aurait vu une délégation américaine intervenir et dire aux Ukrainiens qu’ils allaient avoir l’aide attendue. Cette théorie actait que les Ukrainiens étaient à genoux et que la stratégie russe avait fonctionné. Elle laisse 21% du territoire ukrainien aux mains des Russes. D’un point de vue conquête de territoire par rapport aux moyens, le résultat reste important.

Pourtant c'est la valse des généraux qui est appliqué par le pouvoir. Poutine comme Staline en son temps fait l'erreur de se prendre pour un stratège. Ses origines dans les services secrets lui on mis un doute sur la capacité des militaires de gagner une guerre. Comme à l'époque soviétique, il y a une "guerre froide" entre les services de renseignements et l'armée. Poutine se montre alors en "chef de guerre" essayant de régler les problème du front. Mais cela n'aboutit a rien, la situation s'enlise. 

 Mais il y a un homme qui ne fait pas parti du cercle le plus proche qui est militaire et qui attend son heure, c'est le général Guerassimov. semblant éloigné des opérations, il va attendre tranquillement pour reprendre la main sur le conflit. Cela passera par la nomination de deux nouveaux personnages.  

Poutine va demandé a un de ses proches de venir faire basculer la situation qui est en train de devenir catastrophique cette fin d'été lors de la contre-offensive Ukrainienne. C'est le patron du groupe Wagner: Prigojine. Un autre général est alors nommé à la tête des forces du théâtre d'opération, le général Sourovikine. Derrière ses nominations, il y a peut-être un homme qui est un lien entre tous ses personnages, le général Guerassimov. 

Ses nominations entraine une nouvelle guerre informationnelle et hybride que connais bien le général. Il va ainsi construire son piège pour vaincre l'occident et l'Ukraine. 

La contre-offensive ukrainienne : les Russes sauvés par le climat, les coupures de courant et Guerassimov ?

 Le choix russe  de bombarder les arrières ukrainiens au pire moment delà contre-offensive va entraîner un renversement de situation. Les défenses sol-air ukrainiennes en première ligne et qui couvrent les forces qui attaquent, sont contraintes de se redéployer pour couvrir les usines d’énergie. Les trains qui transportaient toutes les aides se voient bloquées et remplacés par des diesels.Les usines sont alors  arrêtées et surtout, l’aide allait être détournée pour fournir des missiles sol-air en urgence au dépend des obus et du matériel de combat terrestre. L’offensive va ralentir et l’arrivée des pluies va définitivement arrêter l’attaque.

Le piège de Bakhmout : la théorie complotiste

Les Russes se lancent alors dans une guerre de communication autour de la prise d’une ville que tous les experts considèrent sans intérêts : Bakhmout. Cette ville a pris de la « valeur » suite aux échecs initiaux des offensives russes sur la ville. Celle-ci  est considérée comme imprenable. L’arrivée de Wagner va politiser la bataille. Les hommes politiques ukrainiens font de la bataille l’image de la résistance ukrainienne. Les Ukrainiens vont y envoyer leurs meilleures troupes pour défendre la ville dont une partie des troupes arrêtées par le mauvais temps dans le nord. La « boucherie » de Bakhmout va commencer. Le combat va fixer les belligérants tout l’hiver.

Et pendant ce temps-là, l’armée russe mobilise, s’équipe, s’entraîne et se réforme. Selon l’occident, les offensives d’hiver furent toutes repoussées mais, si ces offensives n’avaient pas eu lieu ? Si les Russes avaient juste entraîné leurs hommes dans de « petit » combat pour acquérir de l’expérience en attendant de nouveaux matériels.

Les sanctions économiques devaient saigner l’économie russe et en particulier l’industrie de défense. Le manque de composants électroniques devait assécher l’armée russe. Sauf qu’au lieu de l’assécher, la production, à compté de septembre, va s’accélérer. Les Russes auraient produit plus de 1350 blindés et véhicules durant l’année. En Mai 2023, Melvedev déclare que la Russie a produit 600 chars en 5 mois. Dans les media, des experts disent que les stocks de missiles sont vides et qu’il n’y aura plus de frappe. Sauf que pratiquement tous les jours, dans le même temps, les mêmes media annoncent que des villes sont bombardées. En fait, selon les complotistes, l’industrie russe travaillerait 7 jours sur 7, 24h sur 24. Eux parlent d’une armée russe qui se moderniserait à grande vitesse avec de nouveaux équipements.

La guerre médiatique, relayée par les chaînes d’information continue, entre Prigojine du groupe Wagner et le ministre Shoïgu serait le symbole de la déconfiture russe. Cette guerre médiatique fait apparaître le front de Bakhmout comme une faiblesse du front. En effet, il semble que le ministre de la défense ne souhaite pas trop équiper les Wagner en armes et en munitions. Les Ukrainiens y croyant voir une faiblesse, relancent alors les renforts sur ville au lieu de la quitter.

La réalité donne tort aux  forces ukrainiennes. Loin de céder, c’est ici le front le plus dur. Les forces ukrainiennes vont alors être broyées dans cette ville. La dernière contre-attaque annoncée suite au repli annoncé des Wagner sur les flancs de la ville va, après des résultats initiaux positifs, se briser sur des forces russes et leurs artilleries. Bakhmout n’a pas été un piège pour les Russes, mais pour les Ukrainiens. L’armée régulière, avec ses meilleures troupes, s’est usée contre des mercenaires et des prisonniers de second rang. Pendant ce temps l’armée russe, elle, se restructurait.

C’est ici que le piège de Guerassimov a fonctionné. Faisant croire à une rupture entre Shoïgu et Prigojine, le piège plonge l’occident et les Ukrainiens dans le doute. Malgré les insultes, les munitions et les matériels sont fourni de manière constante au groupe Wagner. Le pouvoir lui a permis de recruter dans les prisons, de s’équiper de matériels moderne (T90). Au pire moment de la « guerre » entre les deux hommes, les Ukrainiens ont cru à une possibilité de rupture. Mais à ce moment-là que les assauts des wagners ont été les plus violents et surtout les plus appuyer par l’artillerie.

Pour le reste, la tactique russe de bombardements par drones, puis missiles a pour résultat une usure rapide des stocks de missiles sol-air. Des frappes précises détruisent les défenses sol-air ainsi que les dépôts de munitions et de matériels. Cela oblige à défendre les villes avec des défenses sol-air qui ne peuvent plus couvrir l’ensemble du front. Ce serait ces frappes qui retarderaient la contre-offensive (vu avant 5 juin).

 Les Syriens

Le lien commun entre tous ces événements c’est Guerassimov, le général en chef. En effet, c’est lui qui théorise ce que l’occident appelle la guerre hybride. Pour les Russes, utiliser de milices, de forces militaires « non officielles » (les petits hommes verts de Crimée) et mener une guerre informationnelle ainsi qu’une cyberguerre, font partie de l’art opératif en général. Le général Guerassimov a testé sont mode opératoire en Crimée, puis en Syrie. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il a travaillé avec Sourovikine et Prigogine. La manipulation est vieille comme le monde. Déjà Sun Zui déclarait qu’il fallait paraître fort quand on est faible et faible quand on est fort.

Il est possible alors qu’il y est eu une manœuvre de déception visant à convaincre l’occident et les Ukrainiens d’un état de délabrement exagéré de l’armée russe. Ainsi convaincue de sa supériorité, l’Ukraine se lancerait dans une opération bien plus périlleuse qu’elle ne pense.        

  La contre-offensive des complotistes.

3 scénarios. Le premier est celui d’un assaut rapide et efficace des forces ukrainiennes qui conduit à une débandade des forces russes « obligées » de faire un repli honteux. Le second scénario est celui d’une contre-offensive qui s’enlise dans des défenses mais qui fixe le plus grand nombre de troupes russes. La bataille est meurtrière et finit sur un match nul. Le troisième scénario est celui d’une offensive ukrainienne qui déclenche une contre-attaque russe, c’est-à-dire un scénario à la Koursk. Mais il y a aussi d’autre cas de figure comme, par exemple, une non contre-offensive ukrainienne, c’est-à-dire pas d’offensive en raison des frappes dans la profondeur par les Russes ou une offensive éternellement retardée en raison du manque de moyens.

C’est ici, pour cette fameuse contre-offensive, que se décidera peut-être du sort de la guerre. Dans la théorie du complot, un échec ukrainien mènerait à la fin du soutien occidental et la précipitation des pays occidentaux (Allemagne en premier) à venir négocier au plus tôt un cessez-le-feu.

C’est ici aussi que l’on pourra avoir une idée réelle de la vérité. Soit l’occident à raison et les Russes seront vaincus … soit les complotistes ont raison et l’avenir va devenir incertain… pour les pays occidentaux. 

 

Addendum : l’offensive ukrainienne a bien lieu, mais semble beaucoup moins efficace que prévue. L’attaque du 5 juin est tellement laborieuse qu’elle n’est même pas prise en compte par la presse occidentale. Pour, l’instant, rien ne semble montrer une débandade des forces russes. La question est de de de savoir lequel des belligérants va craquer le premier.

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