UTILILITE DE LA PROTECTION FRONTALE

 

UTILILITE DE LA PROTECTION FRONTALE

 


Quand on regarde les destructions de char de combat aujourd’hui sur le champ de bataille, on constate que plus de 65% sont dues à l’artillerie, environ 25% au roquettes et missiles anti-char et les 10% qui restent se répartissent entre les mines, l’aviation et le combat de chars (on parle de 2 à 5% pour ce dernier).


Les raisons du pourcentage très bas de destruction suite à des combats de chars sont tactiques, techniques et doctrinales. Tactiques car il y a une volonté des attaquants de détruire le maximum de force avant la prise de contact. Il y a aussi une volonté de privilégier d’autres moyens de destruction que le char pour faire de l’antichar (surtout quand les chars sont inférieurs qualitativement à ceux d’en face).

La technique, grâce à l’électronique, les missiles et l’artillerie sont devenus plus performants. Ils sont en mesure de détruire du premier coup un char posté ou roulant. Un obus Bonus détruit deux chars mobiles. L’allonge que procurent ses armes ne nécessite pas le risque du duel.

La révolution dans les affaires militaires a été suivie par une révolution de l’approche du combat. Le ciblage fait partie intégrante de la doctrine des forces qu’elles soient terrestres, aériennes ou navales. En refusant le combat de rencontre, mais en privilégiant le combat à distance, les forces limitent le risque de pertes.

Alors, faut-il  continuer à privilégier un blindage lourd, sur la partie avant du char, fait pour arrêter une flèche  ou un missile, au lieu de favoriser une protection plus adaptée à l’artillerie et au missile plongeant ?

La pertinence aujourd’hui d’avoir un char conçu exclusivement comme  tueur de char dans un environnement tellement contesté n’est plus évidente. La polyvalence de l’armement, la capacité de projection, la soutenabilité sont devenues plus essentielles pour définir un char.

Pour beaucoup de puissances comme la Chine, les Etats Unis, la Turquie etc, le char léger moins protégé et plus polyvalent a pris une part croissante de la demande de blindés. La mission d’appui feu prévaut sur celle d’antichar.

La technologie nous donne aussi des solutions dans le domaine de la protection. De l’amélioration de la furtivité visuelle, thermique ou radar, en passant par la protection active ou réactive, la protection moderne offre un ensemble de solutions permettant de garantir la sécurité du char.

Dès lors que la capacité du véhicule à se mouvoir avec un minimum de sécurité est garantie, il serait possible pour le char de retrouver une liberté de manœuvre améliorée par sa légèreté tactique et opérative. Cela lui redonnerait un rôle de premier ordre dans la manœuvre future. 

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