La guerre en Ukraine 02 (14/10/2022)

 

La guerre en Ukraine 02 (14/10/2022)

 


Analyse des prémices d’un conflit.

Les spécialistes globalement expliquent que le début du conflit remonte à la « révolution ukrainienne » et la  réaction agressive de la Russie qui l’a suivie. Je pense au contraire que le conflit est plus ancien et que l’Ukraine n’est en pas en fait le cœur du problème.

Au début du XXe siècle, il y a eu une compétition entres les grandes puissances de l’époque pour la domination du monde. Les Anglais alors possédaient le plus grand empire qui couvrait toute les mers du monde. Leurs principaux concurrents étaient la France, l’Allemagne et la Russie.

 La France fut rapidement distancée car, après la période du premier empire, la France ne disposait ni de la puissance démographique, ni de la puissance industrielle suffisante pour rivaliser avec l’Angleterre. L’Allemagne était un concurrent plus sérieux mais ne disposait pas de moyen naval en mesure de menacer les Anglais sur mer. La Première Guerre mondiale a confirmé cette idée. L’Allemagne fut vaincue par le blocus et la famine qui s’abattit sur le pays.

 La Russie était un tout autre obstacle car, à la différence des deux autres pays, elle était un état continent à elle seule. Lien entre l’Asie, l’Orient et l’Occident, la Russie suivait un développement interne qui menaçait la suprématie anglaise.

Des théoriciens de la stratégie navale comme Alfred Mahan avaient conceptualisé la défaite d’un état continental par le blocage des mers. La suprématie anglaise sur l’Atlantique et en Méditerranée bloquait les Français et les Allemands. Pour la Russie, il fallait maîtriser en plus la mer Noire, la mer de Barents, le Pacifique et l’Arctique !

Pour les Anglais, la défaite russe en 1905 contre le Japon et l’alliance avec la France devaient contenir la menace russe à l’Est et à l’Ouest.

Par contre, pour les Américains, l’alliance de la Russie avec l’Europe posait un problème stratégique. En effet, si la Russie seule peut être encerclée, unie à l’Europe, cela devient impossible. Ainsi,  une possible « union des pays européens » représentait une menace pour la volonté hégémonique des USA. La persistance de l’empire allemand et austro-hongrois bloquant cette unité explique aussi partiellement le refus d’intervention américain lors de la Première Guerre mondiale. 



En 1917, la révolution bolchevique renversa le tsar et entraîna la Russie hors de l’influence occidentale. De 1919 à 1922, la guerre civile et le conflit contre les pays de l’Entente firent craindre  au pouvoir soviétique un changement de régime. Mais la victoire soviétique mit fin à la guerre civile et les Occidentaux reprirent leurs coopérations avec la Russie rouge. La remonté des menaces sous Staline dans les années 30 fut à l’origine d’un durcissement des positions.

Les Soviétiques, à l’arrivée des Nazi en Allemagne, virent d’un mauvais œil la noblesse anglaise s’afficher avec le nouveau pouvoir allemand. Confiante dans la position française de ne rien laisser passer aux Allemands, La Russie  est surprise en 1936 de voir la Rhénanie occupée sans un coup de feu. En 1938, elle est encore persuadée de l’intervention anglo-française au profit de leur premier allié en Europe centrale, la Tchécoslovaquie. L’accord de Munich est un signal clair pour les Soviétiques. Si pour leur principal allié, la France et l’Angleterre ne bougent pas, alors pour l’URSS, ils bougeront encore moins.

A l’Est de l’URSS, les Japonais menaçaient d’attaquer le dernier grand port du Pacifique. L’alliance entre l’Allemagne et le Japon à la même époque fit craindre aux Soviétiques une prise en tenaille. Les purges de 1937 avaient décapité toute la chaîne de commandement héritée de la guerre et de la révolution. L’URSS était un géant de papier. L’accord Molotov-Ribbentrop d’août 1939 permettait de prolonger la frontière sur la Pologne, les pays Baltes et la Finlande et, en même temps, d’écraser sans crainte de coup revers les Japonais. Ceci fut fait à la bataille de Khalkhin Gol qui prit fin le 16 septembre 1939.

L’offensive du 21 juin 1941 par l’Allemagne fut une surprise complète. Puisque Hitler était engagé contre les Anglais, Staline avait pensé à tort qu’il n’attaquerait pas. Le front vit se battre des masses d’hommes et  de matériel à l’échelle du pays. Presque tous les pays de l’Europe occupée envoyèrent des troupes se battre avec les Allemands sur le front russe. C’est aussi à cette occasion qu’est réapparu chez les Ukrainiens le ressentiment anti-russe particulièrement exacerbé par la famine qui avait touché le pays en 1928 et 1932. La violence de Allemands fit basculé un grand nombre d’Ukrainiens dans la résistance qui ne cessa que bien après la Seconde Guerre mondiale.

Après guerre, la Guerre froide entraîna deux blocs opposés dans un nouveau combat fait de recherche technologique et d’armes nucléaires. Une guerre d’influence mondiale opposa pendant 45 ans l’Est et l’Ouest.

 La chute du Mur de Berlin et la fin du communisme transformèrent le monde qui devint unipolaire sous la domination de l’Occident et en particulier, des Etats-Unis.

La déliquescence de la Russie suite à la dissolution de  l’URSS en CEI provoqua un sentiment de grande supériorité de l’Occident sur la Russie. Pays corrompu, enclin à de très gros problèmes d’alcool, la Russie s’effondrait. La guerre en Tchétchénie était le symbole de l’état du pays.

En 1991, les Américains assurent aux  Russes que l’OTAN n’irait pas plus loin que l’Allemagne. Le ministère de la défense américaine en 1994 préconise la fin de l’OTAN qui est, d’un point de vue militaire, inutile. Mais le département des affaires étrangères, lui, préconise au contraire de continuer de faire entrer de nouveaux pays européens (anciennement du Pacte de Varsovie ou CEI) dans l’OTAN, car ceux-ci adhéreraient ensuite à l’UE. Profitant de la faiblesse du régime russe bien incapable de répondre, ce plan ce réalisa comme annoncé. De cette manière, les USA renforçaient encore davantage leur influence au sein de le l’Union Européenne et rendait impossible toute velléité d’indépendance ou d’autonomie de celle-ci.



En 2000, l’arrivée de Vladimir Poutine va faire prendre un tournant économique, militaire et social au pays. Si dans un premier temps, à la suite de sa nomination, il règle le problème tchétchène, il libéralise ensuite l’économie et modernise le pays. Il lutte contre les oligarques qui ont profité de la chute de l’URSS pour s’enrichir et combat activement le fléau de l’alcool. Il réinstaure l’influence de la religion et de la famille.

Dans un premier temps, Vladimir Poutine pense pouvoir faire entrer la Russie dans l’OTAN puis dans l’Union Européenne. Mais la réaction occidentale est négative. Les réseaux sociaux, soutenus par les services secrets occidentaux, tente de le renverser lors de l’élection de 2004. Se sentant trahi et comprenant le jeu de l’Occident, il organise une fraude électorale avec l’aide du FSB, ce qui lui permet d’être réélu.

L’épisode, loin d’être anecdotique, pousse l’homme fort du Kremlin à se lancer dans une politique beaucoup plus nationaliste, d’où le discours aux Occidentaux de 2007 à Munich. Dans se discours, il y explique son incompréhension à la volonté de l'OTAN d'encore s'élargir vers l'Est. Pour lui la seul raison à cela est de menacé la Russie. L'Ukraine est à ses yeux la ligne rouge car celle-ci garanti une zone tampon qui doit garantir sécurité de la Russie. 

Le premier avertissement du changement politique est l’intervention des Russes en Géorgie en 2008. A cette époque, Poutine et Medvedev se lancent dans une modernisation à grande échelle du pays et de l’armée.

L’intervention occidentale en Lybie (2013)  est une fracture entre les deux hommes. Poutine reprochera à Medvedev de ne pas avoir protesté, voire empêcher cette intervention.

Les Occidentaux continuant sur leur lancée et ne prenant pas les menaces russes au sérieux, organisent un coup d’état financé par la CIA (de l’aveu même de l’agence américaine qui en précise le coût, à savoir 5 milliards de dollars) appelé « révolution de Maidan », qui n’est que le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu en Ukraine. (cf note 1)

Les Russes, cette fois-ci, répondent et occupent la Crimée. La guerre civile éclate dans le Donbass. Celle-ci voit intervenir l’armée russe, mais pas de manière officielle. La guerre se termine par un status quo. Les accords de Minsk 1 et 2 permettent aux Ukrainiens de récupérer et de préparer le prochain affrontement.

Les Américains et les Anglais suite au conflit  forment et équipent l’armée ukrainienne. Dans les mois précédant l’offensive, les armes viennent en grande quantité équiper l’armée ukrainienne. Les centres de formation encadrent et forment les officiers ukrainiens et leur troupe. Un vrai corps de sous-officiers à l’occidentale est créé.

Les occidentaux promettent au Ukrainien leur possible adhésion à l'OTAN et à l'Union Européenne. Les discussions qui son entamé ne sert qu'a exacerbé la situation avec la Russie. 

 En Syrie, la « victoire » de l’opération russe visant à protéger le pouvoir de Bachar al-Assad trompe le pouvoir sur la réalité de l’état de son armée et de ses capacités.

Dans le monde, le départ des Américains d’Irak et surtout, d’Afghanistan renvoie l’image d’un pouvoir affaibli. La crise économique  provoqué par  à la pandémie , se cumule avec une crise morale, sociale et migratoire  qui touche européenne et américaine.

 Il y a aussi un  rappelle de la mortalité des hommes face à  la nature. Vladimir Poutine a 70 ans, c’est l’âge moyen de fin de vie des hommes russes. L’isolement prescrit pour éviter la contamination lui a permis d’effectuer un travail historique et intellectuel avec le cercle restreint de ses amis (Sergeï Choigü, Bortnikov,Sechin,Patrushev).

  Il en tire la conclusion que le moment était venu d’une opération militaire visant à neutraliser définitivement l’Ukraine

En avril 2021 exercice surprise le long de la frontière ukrainienne. En juillet, Poutine publie un essai intitulé "de l'unité des Russe et des Ukrainiens" 

le 10 septembre, début de la manœuvre Zapad, elle devait durer 7 jours, elle va durer 5 mois. 

le 17 décembre,  un ultimatum  russe demande un traité entre les USA et la fédération de Russie qui doit garantir la sécurité de celle-ci. L'objectif de Moscou est d'obtenir des garanties juridiques de sécurité avec en point centrale la garanti de neutralité de l'Ukraine sans espoir de rejoindre ni l'OTAN ou l'UE.

rejet de la demande par les américains. 

21 février discours de Poutine 

23 février début de la guerre. 

.ttps://www.reuters.com/article/us-usa-ukraine-tape-idUSBREA1601G20140207

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-le-yeti-voyageur-a-domicile/20140311.RUE9766/le-coup-d-etat-ukrainien-a-bien-ete-pilote-par-les-etats-unis-la-preuve.html

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